C’est bien le rapport de force entretenu par les grévistes en France et à la SNCF, et non une discussion de salon l’espace d’un week-end, qui a contraint notre Direction à remiser son projet de flexibilité tous azimuts visant à gagner en productivité sur le dos des cheminots. Sous la pression de la rue, le gouvernement en panique a shunté notre direction et ses funestes projets de régression sociale.
Mais restons lucide, la lutte fut âpre et les avancées arrachées sont timides sur plusieurs aspects
La Convention Collective reste très éloignée des objectifs portés initialement par l’ensemble des OS, mais elle améliore sensiblement la convention collective FRET actuelle et les conditions des salariés des entreprises ferroviaires privées. Les signataires de la CCN ont néanmoins renié leur promesse d’un cadre social harmonisé de haut niveau et renoncé à supprimer le risque d’un dumping social qui va nuire aux cheminots des EPIC SNCF. Le décret socle, lui, est minable.
Pour les catégories de personnel présentes sur notre périmètre, l’accord d’entreprise (new RH0077) stabilise nos principaux droits actuels. Il améliore les compensations pour les travailleurs de nuit et prendre en compte les temps de passation de consigne.
L’éclatement du front syndical a permis l’introduction de vrais points négatifs
– Le travail effectif max est porté à 10h00.
– L’article 49 permet aux établissements de négocier des dérogations sur tous les thèmes du présent accord, sans jamais être moins favorable que la convention collective. C’est un véritable cheval de Troie, un outil pour mener le chantage à l’emploi.
– La faible mobilisation des cadres a laissé la direction imposer le forfait jour aux personnels non soumis à tableau de service (ex titre III du RH0077, mais l’entreprise ne cache pas sa volonté de l’étendre à tous les cadres). La mise en place est renvoyée à la négociation d’un accord spécifique dans les 6 mois à venir.
Pour autant, la CGT ne baisse pas les bras et militera pour instaurer un système auto-déclaratif infalsifiable assurant la traçabilité des heures réellement effectuées, et le droit à la déconnexion. C’est la seule façon de protéger du burn out les cheminots concernés et de garantir le respect de leurs temps de repos.
« Les reculs sociaux ne se négocient pas, ils se combattent »
Dans ces conditions et après consultation de ses adhérents, la CGT ne signe pas la convention collective ni l’accord d’entreprise. Pour autant, la CGT n’exerce pas son droit d’opposition aux différents textes pour ne pas remettre en cause les fruits de la mobilisation.
La stratégie de la terre brulée n’est pas la conception CGT du syndicalisme.
Les textes doivent évoluer dans le sens du progrès social
Cette lutte marque un coup d’arrêt à la régression sociale voulue par la Direction du GPF et constitue la première marche dans la construction future d’un véritable cadre social de haut niveau au sein de la branche ferroviaire.
Avant l’ouverture totale à la concurrence, les cheminots du GPF devront gagner une CCN de HAUT NIVEAU pour se protéger du dumping social, de la culpabilisation patronale permanente et du chantage à l’emploi.
Le moment venu, seule une plus grande mobilisation nous permettra d’imposer nos revendications. Cela impose que certaines OS cessent de jouer contre leur camp et contre l’intérêt des travailleurs. L’annonce d’une signature avant la fin des négociations a fait le jeu du patronat et empêché les travailleurs en luttes d’obtenir une CCN et un accord d’entreprise marqués par le progrès social.
Solidarité entre travailleurs
Vous êtes nombreux à nous solliciter pour faire acte de solidarité envers les cheminots grévistes qui ont fait jusqu’à 18 jours d’arrêt de travail.La meilleure façon de l’exprimer est de renforcer la CGT par l’adhésion et de participer selon vos possibilités à la vie syndicale.