CE Circulation du 30 Août 2016 : Compte rendu

Lors de la plénière du CE Circulation du 30 août 2016, la Direction des Métiers de la Circulation (DMC) a fait la démonstration qu’elle n’avait plus aucune limite lorsqu’il s’agissait de productivité. Elle tente d’imposer ses choix destructeurs aux cheminots des EIC.
Les cadres réglementaires que certains pensaient établis, éclatent les uns après les autres.
En accompagnant et parfois même en devançant les demandes de la Direction, certaines Organisations Syndicales ont ouvert la boite de Pandore !

Pendant que Guillaume PEPY annonçait 20000 et 30000 suppressions d’emplois en 7 ans, la commission économique du CE Circulation ne faisait que confirmer les craintes des cheminots et déclinait la productivité annoncée dans les EIC (Etablissements Infrastructures Circulation).
La DMC (Direction des Métiers de la Circulation) tient à accélérer le pas dans sa course folle à la  productivité. Elle ne veut pas s’encombrer de limites réglementaires ou de dialogue social.

Une productivité sans limite !

A coup de Commandes Centralisées du Réseau, découpant les régions en secteurs circulations disproportionnés sans autre considération que celles économiques ou à coup de suppressions d’emplois, en application du nouvel accord collectif, l’objectif de la DMC est clair : réduire les effectifs des EIC et peu importe les conséquences sur les conditions de travail et la sécurité !

Pour la DMC, il ne s’agit pas de tirer profit des progrès technologiques en créant des CCR (Commandes Centralisées Régionales) afin d’améliorer la sécurité, le service aux usagers et les conditions de travail. Elle souhaite uniquement réaliser des gains de productivité. Tout autre élément est accessoire.

La Direction affiche sans tabou la couleur ! Son objectif est chiffré ! Pour le programme CCR, il est de 2700 suppressions d’emplois en 15 ans.

Quant au nouvel accord d’entreprise, négocié en catimini entre 2 portes ministérielles, la Direction a bien du mal à dissimuler son impatience à l’appliquer dans les EIC. Déjà, çà et là, des Directions Régionales déclarent, sans aucune retenue, leurs intentions. Au moins 200 postes d’aiguillage seraient concernés dans le cadre des nouveaux régimes de travail !

Combien d’autres emplois seront concernés par le désengagement de l’Etat en termes de financement des TET (Trains d’Equilibre du Territoire) ?

Cette perspective de destruction massive de l’emploi est inadmissible. Pilotée, depuis quelques bureaux feutrés, cette politique mortifère méprise totalement la réalité.

Chiffres à l’appui, la CGT a réaffirmé qu’il manque a minima plus de 600 emplois sur le périmètre de la circulation ferroviaire. Les postes opérationnels non tenus se multiplient ou sont tenus par l’encadrement, le RH 0077 est régulièrement bafoué avec, par exemple, la multiplication du nombre de repos non conformes. Les conditions de travail ne cessent de se dégrader et menacent à la fois la sécurité et la santé des cheminots.

Cette situation est intolérable ! Lors du CE Circulation, la CGT a une nouvelle fois réclamé des mesures fortes en faveur de l’emploi, en multipliant et en accélérant les recrutements.

La grille de recrutement remise en question !

La Direction cultive le « moins disant » dans toutes ses dimensions jusqu’à rompre avec les principes d’équité dans le recrutement en ne prenant plus en considération les niveaux d’études pour les cursus professionnels.

La valeur des diplômes devient fluctuante. Elle est désormais fonction des besoins des EIC. Ainsi, le niveau d’étude peut être reconnu différemment selon les régions et les périodes d’embauche.

En effet, la Direction de SNCF Réseau a autorisé, via une directive dérogatoire au RH 0292 (Recrutement à la SNCF), le recrutement de cheminots au niveau BAC+2 pour occuper des postes d’opérateurs (ATTOP : attaché opérateur) en lieu et place de techniciens (ATTS : attaché technicien supérieur) !

Lors du CE Circulation, la DMC a confirmé son intention d’utiliser cette dérogation.

La Direction n’est pas à une contradiction prés. Alors qu’elle s’acharne à supprimer les emplois, elle déclare avoir besoin de recruter et de manquer de candidatures pour justifier cette utilisation !
Las des discours de langue de bois, la délégation a rappelé les bureaux d’embauches organisés dans les régions par la CGT et les milliers de candidatures restées sans suite. En fait, avec cette dérogation au RH 0292, la direction souhaite simplement mettre en place un « nouveau dumping » et recruter à moindre coût les candidats diplômés.

Pour la CGT, sous couvert d’une volonté feinte de recrutement, la direction poursuit sa recherche de gains de productivité en réduisant la masse salariale par la suppression d’emplois mais aussi par la déqualification des postes et du niveau de recrutement.

Sécurité : ce que ne disent pas les chiffres !

Force est de constater qu’il y a un fossé entre la perception de la direction, que laisse supposer son analyse des chiffres, et le quotidien des cheminots des postes d’aiguillage ou des assistants des pôles d’appui.

La Direction a présenté au CE Circulation une information sécurité sur la période du 1er semestre 2016. Elle semble globalement se satisfaire de la situation, vantant les mérites de son « approche rénovée du management de la sécurité qui met l’accent sur la prévention ». Les seuls bémols sont attribués à l’opérationnel : « Les causes principales des dysfonctionnements restent le manque de rigueur, l’excès de confiance lors de l’application des procédures et l’absence d’autocontrôle avant d’autoriser une opération. »

Cette analyse est symptomatique d’une direction complétement déconnectée de la réalité, empêtrée dans ses courbes et graphiques jusqu’à utiliser ces chiffres pour justifier sa politique désastreuse en matière de sécurité.

Cette « approche rénovée du management de la sécurité » s’apparente plus à un saupoudrage cosmétique qu’à une révolution du management de la sécurité, l’objectif est d’ouvrir le parapluie et de faire payer le lampiste !

Quelle prévention et quel management de la sécurité ? Alors que faute d’effectif suffisant, l’encadrement occupe les postes opérationnels plutôt que les postes de management.

En réalité, la charge de travaux explose et l’absence d’une véritable organisation en cohérence avec le plan de transport et les installations de sécurité conduisent à multiplier et à complexifier les procédures travaux.

Par défaut de maintenance, les dérangements des installations sécurité sont plus fréquents.

Par manque d’effectif, les postes de renfort, pourtant programmés, ne sont pas tenus, les formations sont sacrifiées.

Pour la CGT, la DMC est responsable d’un délitement de la sécurité, conséquence de sa politique de productivité sans limite !

CHEMINOTS DES EIC, RESTONS UNIS ET MOBILISES
ENSEMBLE LA GAGNE EST POSSIBLE !

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