Provocation, incapacité et suffisance pourraient résumer l’attitude de la direction lors de cette séance plénière du CE FRET.
L’autosatisfaction de dirigeants qui se disent sereins à l’approche du changement de service laisse en effet songeur ! Recours à l’article 49 (dérogations à l’accord d’entreprise sur le temps de travail), baisse de charge, situation budgétaire très mauvaise dessinent des perspectives qui raisonnablement devraient appeler à plus de modestie !
Il suffit d’ailleurs de lire le bilan social, qui atteste de l’hémorragie des effectifs, pour se rendre compte que les saignées et autres purges n’ont définitivement pas l’effet escompté. Au 31 décembre 2015, le nombre d’agents FRET au cadre permanent [effectifs réels] passe sous la barre symbolique des 7 000 [6 999] soit une perte de 620 agents par rapport à l’année précédente !
La direction parle dans le même temps d’une année noire pour FRET SNCF.
Au-delà du vote unanime des organisations syndicales contre ce bilan, la direction est bien en peine de justifier des sommes dépensées pour « les départs volontaires » qui se multiplient. Ce sont des millions d’euros qui sont dépensés pour accélérer la casse de notre outil de production et le soi-disant volontariat masque mal le véritable plan social qui est à l’oeuvre ici !
L’ordre du jour de cette séance plénière comportait également le rendu d’un rapport du cabinet Émergences et d’un documentaire de Gilles Balbastre commandité par les élus du CE. [Vous pouvez retrouver l’ensemble de ces documents sur le site www.fret21.org]
Tous les participants à cette présentation ont salué la qualité des travaux en remerciant leurs auteurs… mais car il y a un, mais… la direction est une fois de plus face à ses contradictions. En effet les documents présentés montrent les dégâts engendrés par 10 ans de renoncements, d’abandons de trafics sous couvert d’amélioration de la rentabilité : une véritable politique de déclin !
La direction se réfugie derrière les renoncements de l’état tout en disant qu’elle ne peut pas critiquer la tutelle… pas ou peu d’arguments donc face aux déclarations des chargeurs dans le documentaire qui disent vouloir faire du ferroviaire, sans évoquer la question du coût, mais bien le fait que personne ne leur propose d’offre pour en faire [CQFD] !
Comme nous l’affirmions il y a déjà plusieurs années, le FRET est bien le laboratoire des mauvaises recettes libérales que nos dirigeants veulent maintenant exporter pour le transport ferroviaire de voyageurs. Un véritable déclin durable économique, social et environnemental! La CGT continuera de porter ce débat dans et hors l’entreprise et d’exiger un véritable débat public national concernant FRET SNCF ! Elle appelle les cheminots à diffuser et faire connaître largement le documentaire notamment à l’occasion de la journée d’action du 8 décembre prochain
Dernière minute :
L’action et les nombreux éléments fournis par la CGT concernant les pratiques managériales exercées sur l’UPF MED ont conduit à la décision du directeur DFAC de relever de ses fonctions le Dirigeant d’Unité avec sanctions disciplinaires.
Ce n’est que justice pour les nombreux agents victimes de ce management depuis plus de 2 ans… qui invite à la méditation pour ceux qui seraient tentés de recourir aux mêmes procédés… ignoble, d’incriminer les cheminots. Mais pas un mot sur les évolutions des règles de maintenance, sur la baisse des niveaux de sécurité et sur la responsabilité de l’ex RFF. Pas un mot non plus sur les effets néfastes de la concurrence et de l’externalisation en matière d’infrastructures ferroviaires, avec l’abandon de la notion de risque. Les dégâts sont à la fois humains et matériels. La sécurité ferroviaire est clairement en jeu.
M. JEANTET entend imposer une nouvelle baisse des coûts et augmenter la productivité. À travers cet objectif « d’efficacité opérationnelle », il veut notamment augmenter le travail de nuit et infliger aux cheminots de l’équipement des séances de travail plus longues et donc plus pénibles. L’état de santé des cheminots est relégué aux oubliettes ! M. JEANTET souhaite également intensifier l’externalisation et la mise en concurrence des services de la SNCF, comme si aucune leçon n’avait été retenue en la matière… À l’évidence, les impératifs de production prennent le pas sur les impératifs de sécurité et sur le souci de la condition humaine.
La Réforme du ferroviaire, passée en force depuis 2014, ne peut répondre en l’état aux défis d’un service public de qualité. Pour la CGT, les questions de l’emploi, du transfert des compétences et du maintien des savoir-faire constituent les piliers incontournables d’un véritable service public de qualité.