LOI ANTI-FERROVIAIRE : compte-rendu de la concertation du 16 mars 2018 au ministère

La CGT a été reçue le vendredi 16 mars au Ministère des Transports pour la première des 3 rencontres prévues concernant l’organisation de la SNCF.

Alors que nous nous attendions à une négociation sur l’organisation interne de la SNCF, la Ministre a centré le débat sur le statut juridique de la future SNCF, l’organisation interne étant, pour elle, de la responsabilité de l’entreprise, notamment à travers le nouveau projet stratégique en cours d’élaboration…

Madame Borne a tenté de nous expliquer que la loi n’était pas encore écrite (!) et que des sujets devaient faire l’objet de consultations dans l’objectif d’adapter la SNCF à l’ouverture à la concurrence.

Au-delà de la loi sur l’évolution du système ferroviaire, elle nous a annoncé l’élaboration d’une loi de programmation des infrastructures, basée sur les rapports Duron et Spinetta.

Concernant le cadre de la future SNCF, elle souhaitait recueillir notre avis sur le nombre de structures, le positionnement de Gares et Connexions, le statut juridique (SA ou EPIC), tout en réaffirmant sa volonté de transformer la SNCF en « Société nationale à capitaux publics non cessibles ». Pour elle, cela permettait une plus grande souplesse de gestion en étant moins sous la tutelle de l’Etat et la coupe financière de Bercy, avec des administrateurs plus responsabilisés qu’actuellement !!!

Elle rajoute que le statut de SA permettrait d’embaucher davantage, de procéder plus facilement à des hausses de salaires et de bénéficier de la reprise de la dette par l’Etat !!!

Une véritable provocation pour la CGT qui caractérise la volonté du gouvernement de passer en force.

Devant cette position de posture, la Fédération CGT des Cheminots a rappelé que la SNCF n’était pas une entreprise comme les autres, compte tenu de son rôle primordial dans le quotidien de millions de Français. Son rôle d’acteur majeur des transports impose un lien étroit avec l’Etat, les collectivités, les usagers et les cheminots. Elle doit demeurer publique avec des personnels bénéficiant d’un statut de haut niveau.

Partant de ce principe, nous avons réaffirmé notre refus de la transformation en Société Anonyme (même 100% publique) en nous appuyant sur les exemples passés (EDF/GDF, La Poste, France Telecom, ADP…) et sur le risque de privatisation future sans omettre la problématique des financements par l’emprunt pour une entreprise ne disposant plus de la garantie de l’Etat…

Pointant les aberrations de la réforme inefficace et non financée de 2014, nous nous sommes appuyés sur les propositions de notre rapport « Ensemble pour le fer » pour revendiquer le retour à un Épic La SNCF intégré et transverse, désendetté, seule solution permettant la pérennité d’un service public ferroviaire moderne et efficace.

Alors que la pression monte chez les cheminots, les citoyens et que l’opinion publique est de plus en plus sensible à nos propos, il est temps que le gouvernement revienne à la raison en s’attaquant aux véritables problèmes du système ferroviaire, notamment son financement et le fonctionnement de la SNCF !

Comme en 2014, les technocrates libéraux se trompent de voie !
La « voie du service public » est la seule voie possible !

Mots-Clés : # #
Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.