Avec un contenu d’une réforme qui reste largement à écrire à travers des ordonnances, des décrets, et les différents volets restant à négocier de la Convention Collective Nationale (CCN) du ferroviaire, la Fédération CGT des Cheminots n’entend pas baisser la garde et va poursuivre la mobilisation, tant vis-à-vis du pacte ferroviaire, du pacte d’entreprise que de la CCN.
LES CONSÉQUENCES D’UNE MAUVAISE REFORME
Pendant le mouvent de grève d’avril à juillet 2018, gouvernement et Direction de l’entreprise n’ont cessé de répéter que la politique menée et l’ouverture à la concurrence augmenteraient le nombre de trains sur tout le territoire pour un moindre coût pour les « clients ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est mal engagé…
DES DESSERTES TGV RÉDUITES
Dès l’été, la Direction SNCF a annoncé la suppression de dessertes TGV sur de nombreuses villes moyennes. L’objectif affiché est de baisser l’offre de 2% par an pour rentabiliser les trains au maximum et ainsi se préparer à la concurrence.
De même, 25% des dessertes devraient basculer en low-cost.
LA DÉSERTIFICATION DES TERRITOIRES
Contrairement aux promesses du Gouvernement, le désengagement de l’Etat dans le financement des investissements menace bien les « petites lignes ». 25 d’entre elles sont déjà sur la sellette depuis cet été. La future concurrence pousse à supprimer les dessertes jugées non rentables, ce qui impacte les petites villes autour des grosses agglomérations.
Par exemple, la suppression de 18 trains par jour est annoncée sur le parcours Lyon-Givors. Et la baisse de la fréquence va faire fuir une partie des usagers et engorger encore plus l’autoroute.
LA TARIFICATION VOYAGEUR
Le Gouvernement multiplie les tentatives pour opposer les usagers aux cheminots. L’une d’entre elles consiste à promettre qu’avec la casse du Statut des cheminots et la concurrence, les prix vont baisser.
En réalité, les prix ne dépendent que marginalement du « coût du travail ». Le Gouvernement réfléchit désormais à une hausse de la part acquittée par les voyageurs. Une série de propositions gouvernementales est formulée en ce sens dans la Loi d’Orientation sur les Mobilités et dans le rapport Action Publique 2022.
AUCUNE RELANCE DU FRET
Avec encore de nombreuses suppressions de postes, la précarisation de l’emploi et la désertification des sites, en contradiction totale avec ce que devrait être une politique favorable à l’environnement et au désengorgement des routes.
LES EXTERNALISATIONS A TOUT VA
Alors que de récents événements de sécurité importants sur les travaux confirment notre analyse, et avec aucune logique économique, l’entreprise continue de manière dogmatique les externalisations à un rythme effréné (plateforme téléphonique des APF, services transverses…).
QUELLES PERSPECTIVES APRÈS LE MOUVEMENT DU PRINTEMPS ?
Tout reste à écrire ! La loi d’habilitation votée au printemps n’impose rien en l’état sur des pans entiers du pacte ferroviaire et les dispositions précises et techniques restent à prendre. Par exemple, rien n’est voté sur l’avenir des petites lignes, sur la réglementation du travail de la branche, sur la gouvernance du GPF ou l’organisation interne de l’entreprise. Tout ceci fera l’objet d’ordonnances et de décrets à venir, sur lesquels il est crucial que les cheminots puissent peser.
De plus cette loi ne s’appliquera qu’au 1er janvier 2020. Il reste donc du temps pour infléchir la tendance et imposer qu’elle ne s’applique
jamais !
Les discussions sur la CCN (Convention Collective Nationale) ont repris avec le volet sur les classifications et la rémunération.
La CGT rappelle son exigence d’avoir une CCN de haut niveau pour tous les cheminots de la Branche pour gagner de nouveaux droits.
MISE EN PLACE DES COMITES SOCIAUX ET ÉCONOMIQUE
Les élections professionnelles se tiendront du 16 au 22 novembre, avec cette fois le vote électronique.
Les cheminots sont appelés à voter pour élire leurs représentants dans les CSE (Comité Social et Economique).
Ces CSE sont une fusion des instances représentatives du personnel DP, CE et CHSCT. Avec au passage, une diminution drastique du nombre de représentants du personnel et une disparition des instances locales que nous connaissions jusqu’à présent.
Au-delà d’une attaque contre l’ensemble des organisations syndicales, c’en est une aussi contre l’ensemble des cheminots qu’elles représentent et contre la démocratie dans l’entreprise.
Voter CGT, c’est passer le message à la présidence et au gouvernement que c’est bien l’organisation syndicale qui est la première à mener la lutte contre le Pacte Ferroviaire et qui est la plus à même à défendre les intérêts des cheminots.
Confirmez votre Vot’Action en votant pour la CGT lors de ces élections professionnelles.