Après presque un mois de conflit, de nombreux éléments objectifs tendent à montrer que nous pouvons obtenir enfin satisfaction sur nos revendications légitimes. En effet : le gouvernement a subi un double échec. Le premier échec est le pari perdu de l’épuisement du conflit pendant la période de fêtes. Le second est celui de la bataille des idées : l’opinion publique est toujours majoritairement favorable au mouvement.
De plus l’ensemble des fédérations CGT de toutes les branches professionnelles travaille à réussir une mobilisation historique le 9 janvier.
LE VRAI DU FAUX
La CGT a entendu et étudié les quelques annonces faites par le 1er Ministre. En confirmant le blocage à 14% du PIB du financement des retraites (sa valeur actuelle), les pensions sont condamnées à décrocher avec l’accroissement du nombre de retraités (+35 % d’ici 25 ans). Contrairement aux effets d’annonce la réforme ne ferait que des perdants. Jugez par vous-même !
- Salariés nés avant 1975 non concernés
FAUX ! Ils subiraient un report de l’âge de départ (âge pivot) et une baisse du niveau de leur pension. - Le niveau des pensions sera garanti
FAUX ! Elles seraient amenées à baisser mécaniquement à cause de la règle d’or. - Des mesures correctives pour les femmes
FAUX ! Toutes les projections sont défavorables aux femmes, et la réversion limitée. - Le système proposé est plus juste
FAUX ! La pension serait calculée sur le salaire moyen de l’ensemble de la carrière. - Maintien d’une solidarité intergénérationnelle
FAUX ! Les générations qui entreront en activité après 2022 seront les plus pénalisées. - L’âge moyen actuel de départ est de 64 ans
FAUX ! Il est de 62 ans (en intégrant la pénibilité et les carrières longues) et 1 salarié sur 2 n’est plus en activité quand il liquide sa retraite. - Nouvelles garanties pour prendre en compte la pénibilité
FAUX ! Les critères de pénibilité seraient restreints. - La France n’ira pas vers la capitalisation des retraites
FAUX ! En excluant 10 % des cadres (ceux qui gagnent plus de 7 000 € net) ils seraient obligés de capitaliser dans les banques ou assurances.
La CGT est pour :
- Un départ à 60 ans à taux plein pour tous avec un taux de remplacement à 75% sans être inférieur au SMIC, et dans toutes les branches à pénibilité ou spécificité, gagner des cotisations supplémentaires de nos patrons pour partir plus tôt avec de meilleures pensions.
- L’ouverture immédiate de négociations pour améliorer le système actuel : revalorisation des métiers, reconnaissance de la pénibilité, égalité Femmes/Hommes.
- Prise en compte des années d’études et de la précarité.
- Elargissement des critères de pénibilité des métiers (travail de nuit, postures pénibles, exposition à des agents chimiques, etc.) pour tous et toutes et extension des dispositifs de départ anticipé existants ;
- Indexation des pensions sur les salaires et non sur les prix.
L’ARNAQUE À 90 MILLIARDS
Les cotisations de solidarité, d’un montant total de 9,94 % seraient ramenées à 2,8 %.
Ceci fait suite à la réforme de l’épargne retraite de la loi Pacte, qui organise la transférabilité des produits d’épargne retraite, renforce leur défiscalisation et assouplit les modalités de versement… Dans l’entreprise c’est aussi l’idée du PERCO (Plan Epargne pour la Retraite Collectif) vanté par notre Direction.
Ces dispositifs sont de nature à créer un marché juteux pour les fonds d’épargne retraite qui lorgnent sur l’épargne des salariés.
Les cadres supérieurs seraient renvoyés vers l’épargne retraite et la capitalisation pour tenter de maintenir leur niveau de vie.
L’objectif du gouvernement n’est donc pas de viabiliser le système actuel de solidarité, mais de le dévoyer vers le monde de la finance.
Pour combler le tout, l’épargne retraite sera défiscalisée, mais sans garantie de la récupérer, les assureurs transférant sur les épargnants le risque de volatilité des marchés financiers.
Les services de l’AGIRC-ARRCO ont établi un chiffrage de la perte de ressources pour les retraites par répartition. L’étude démontre que le manque à gagner en termes de cotisations serait de près de 4,8 milliards en moyenne annuelle, soit en cumulé de 2025 à 2040 de plus de 72 milliards d’euros.
Ceci s’ajoutera au manque à gagner pour les finances publiques résultant de la défiscalisation de l’épargne, évaluée à 1,2 milliards par an.
Le déficit global pour la solidarité serait donc de 6 milliards par an et 90 milliards en cumulé jusqu’à 2040.
La CGT lutte… et propose !
- Garantir immédiatement l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
⇒ 5 milliards d’euros en plus pour la sécurité sociale ; - Augmenter le taux de cotisation de 0,2 à 0,4 point, par an, pour garantir la pérennité du système. Cela représente un effort de 1,60 euros par mois pour les travailleurs et de 2,40 euros pour les employeurs
⇒ Pérennité du système garantie - Cesser les exonérations de cotisations sociales patronales
⇒ 20 milliards d’euros de plus pour la sécurité sociale
- Créer une contribution sociale sur les revenus financiers distribués par les entreprises, à un taux équivalent aux cotisations employeurs sur les salaires.
⇒ 30 milliards d’euros - Lutter véritablement contre l’évasion fiscale et sociale
⇒ Entre 60 et 80 milliards d’euros chaque année - Mettre en place une politique résolument tournée vers l’emploi, notamment en diminuant le temps de travail pour que chacune et chacun ait un emploi correctement rémunéré.
POUR STOPPER LE PROJET DE RÉGRESSION SOCIALE !
POUR DIRE NON AU SYSTÈME UNIVERSEL PAR POINT !
POUR DIRE OUI À L’AMÉLIORATION DE NOTRE SYSTÈME DE RETRAITES SOLIDAIRE…