La « nouvelle » direction SNCF marche dans les pas de la précédente. Elle n’est pas celle du « jour d’après », mais celle de la décennie d’avant. Casse de l’emploi, trajectoire financière sans cesse revue à la baisse : tous les ingrédients d’une recette bien connue sont là. La fédération CGT des cheminots entend bien ne pas laisser faire.
La crise sanitaire que nous traversons sert de prétexte au Gouvernement et à ses alliés ultra-libéraux pour accélérer leur stratégie de casse des droits sociaux. Le projet de société qui était déjà le leur avant la pandémie se poursuit donc tout naturellement.
De son côté, la direction SNCF entend mener à terme la réforme de 2018 dite du « pacte ferroviaire » quoi qu’il arrive. L’idéologie dominante qui guidait le Gouvernement et l’ex-président de la SNCF (fraichement reconverti chez Lagardère aux cotés de Nicolas Sarkozy) demeure donc, sans surprise : il s’agit d’en finir avec le train public en réduisant sciemment les moyens humains, matériels et financiers.
À cela s’ajoute la volonté du patronat de modifier en profondeur les modes de production en instaurant massivement le télétravail et le chômage partiel comme variables d’ajustement aux aléas économiques.
Par ailleurs, le Gouvernement a déclaré apporter son aide financière à certaines entreprises en écartant pour l’heure toute possibilité d’aide en direction de la SNCF, pourtant encore à 100 % publique.
Dans ce contexte, la direction SNCF annonce :
Une purge de l’emploi alors qu’il est demandé aux cheminots de contribuer à l’effort national en relançant la production dans des conditions sanitaires approximatives, tout en mettant 6 jours de repos au pot.
Les sièges des directions centrales et d’établissements sont particulièrement dans le viseur.
La CGT affirme qu’il convient d’avoir une véritable analyse sur l’évolution de l’emploi et exige un plan d’urgence de rattrapage des embauches peu ou pas réalisées depuis le début 2020 en intégrant la nécessaire ré-internalisation des emplois au sein de l’entreprise publique, comme nous le démontre la crise en cours.
Une mise en scène du dialogue social
Confrontée à la colère grandissante des cheminots sommés de relancer la machine dans des conditions souvent hasardeuses, la Direction s’est résolue à convoquer de Tables rondes nationales par métiers. Pour l’instant, le constat issu de ces premières réunions est peu glorieux.
Cependant, elles confirment certains maux dont souffre la SNCF : des S.A. et des activités qui organisent la résistance à toute forme de pilotage transversal par lignes métiers pour organiser la production.
Chacun déroule donc son plan de reprise, en veillant à ce que le produit de sortie se limite à de vagues recommandations laissées à la libre appréciation et adaptation.
La Fédération CGT a, pour sa part, produit pour tous les métiers des fiches sanitaires et un ensemble de propositions pour adapter les gestes métiers et la production aux indispensables mesures sanitaires pour une reprise ordonnée et raisonnée. Celles-ci sont disponibles auprès des militants CGT de chaque site.
Dans chaque chantier, atelier ou bureau, la santé et la sécurité doivent primer. Notre consigne est claire : pas de protection = pas de travail !
Au-delà de la situation sanitaire actuelle, la fédération CGT alerte sur les intentions de la Direction et du Gouvernement qui poursuivent le dynamitage du service public ferroviaire, quelles qu’en soient les conséquences sur l’aménagement du territoire et la réponse aux besoins grandissants d’un transport public de qualité que nous sommes en droit d’attendre, cheminots comme usagers.
C’est pourquoi, dans quelques jours, la fédération CGT des Cheminots fera paraitre des propositions concrètes et complètes pour sortir de la crise et de la casse.
Les militantes et militants CGT locaux se tiennent et se tiendront à vos côtés, partout, afin de vérifier que la phase dite du « déconfinement » se fasse dans le respect des règles de protection indispensables et non négociables.