LA DIRECTION DOIT RENDRE DES COMPTES
Une nouvelle fois, lors de cette plénière du CE Circulation, la CGT a pointé l’incohérence des décisions de la Direction du Métier Circulation (DMC) et les menaces qu’elles font peser sur la sécurité, les cheminots et les usagers.
La CGT a demandé des comptes notamment en matière d’emploi, de rémunération, de mobilité, également sur les nouveaux régimes de travail néfastes issus de l’accord d’entreprise, de la charge travaux, des gains de productivité suite aux réorganisations multiples et quasis continues qui impactent au quotidien les conditions de vie et de travail des cheminots de l’EIC.
0%. C’est le pourcentage d’augmentation générale des salaires pour année à venir. La Direction de la SNCF a convoqué, le 30 juin 2016, les organisations syndicales représentatives pour une table ronde Salaires. Aucun accord soumis à signature, aucune mesure générale et confirmation du gel des salaires pour la deuxième année consécutive.
Voilà de quelle manière La Direction considère les cheminots ! Ce nouveau gel des salaires est un choix politique de la Direction SNCF afin de précariser la rémunération. Il fait écho à la mise en place des dispositifs d’intéressement aléatoires cautionnés par la CFDT et l’UNSA, provisionnés à hauteur de 2% de la masse salariale mais qui amputent d’autant les négociations sur les mesures d’augmentation générale des salaires.
TTMV ou TGM, Passerelles interdites ?
La CGT a réclamé à la DMC (Direction des Métiers de la Circulation) des explications sur les refus faits aux cheminots des EIC quant à leurs inscriptions à des examens d’accès à la qualification supérieure dans d’autres filières, sous prétexte d’ouverture d’examen de TTMV sur les mêmes régions.
Qu’il s’agisse de dérives régionales ou/et d’une volonté nationale, que reste-t-il des passerelles inter Epic au sein du GPF (Groupe Public Ferroviaire)? Passerelles que la propagande d’entreprise et ses promoteurs habituels prétendaient conserver depuis la mauvaise réforme du ferroviaire.
Face à cette interpellation étayée par plusieurs exemples en région, la Direction a tenté de rejeter la responsabilité sur l’application d’une directive émanant de la Direction RH du GPF.
Pour La CGT, cette directive n’a aucun fondement réglementaire et s’explique en fait par la politique de recrutement à minima et tardive. La DMC ferme ou ouvre les vannes selon ses besoins régionaux condamnant promotions, déroulements de carrière et mobilités.
Les cheminots des EIC font les frais des suppressions d’emplois et d’une réforme ferroviaire qui a cloisonné les activités jusqu’à interdire les passerelles dans le cadre de déroulements de carrière.
La CGT, invite les cheminots rencontrant ces obstacles, à se rapprocher rapidement des représentants CGT. Car nos actions payent, suite à nos interpellations, il y a déjà des rétropédalages dans certains EIC.
Nouveaux régimes de travail, compromissions et déboires!
Les Organisations Syndicales, qui naguère se félicitaient de leurs compromis entre deux portes, s’interrogent aujourd’hui sur d’éventuelles mesures d’accompagnement à la casse sociale et aux vagues de suppressions de postes qu’annoncent les nouveaux régimes de travail repris dans l’accord d’entreprise. La CGT, elle, refuse ce moins disant social.
Avec ces nouveaux régimes de travail, la Direction s’est dotée d’un nouvel outil de productivité au détriment des cheminots des EIC.
Tout comme lorsqu’elle travaille sur « les postes circulation à faible activité » en intégrant un certain nombre de tâches qui n’ont aucun lien avec le métier de cheminots ou lorsqu’elle poursuit sa réflexion sur de nouveaux roulements dits « chrono biologiques » en supprimant de l’emploi et en flexibilisant le travail des cheminots. Avec ces nouveaux régimes de travail, la DMC feint de s’intéresser aux conditions de travail pour mieux satisfaire sa boulimie de productivité.
Lors de la séance plénière, la CGT a rappelé que les cheminots n’étaient pas dupes. De l’aveu même du Directeur, initialement 200 postes étaient dans le viseur. Mais ce n’est qu’un point d’étape car les EIC auront à passer leurs organisations de travail au filtre du nouvel accord d’entreprise.
Là encore, La CGT a rappelé les nombreux exemples où pour répondre à cette productivité, des sillons Fret ou autres ont été déplacés ou supprimés afin de permettre la réduction de la couverture des postes d’aiguillages. Nul ne doute que la DMC a influé dans ce sens et continuera plus largement grâce à ces nouveaux régimes de travail.
Outre la mise en garde faite à la direction sur les conséquences sur les conditions de travail des cheminots et la sécurité, la CGT a rappelé qu’elle agira, à la fois en proximité dans les EIC et nationalement, à la DMC afin de lutter aux cotés des cheminots contre les menaces qui pèsent sur leurs emplois.
Remise de service : La DMC fait la sourde oreille !
Alors qu’elle s’était engagée, lors de la plénière de juin, à préciser les conditions de prise en compte comme temps de travail des remises de service, il a fallu que la CGT insiste en séance, pour que la Direction revienne sur le sujet.
Pour la Direction, rien ne change, ou plutôt, elle n’a pour l’instant aucune intention de considérer ce temps de remise de service. Elle s’appuie sur la conscience professionnelle des cheminots des EIC, qui traditionnellement font acte de « bénévolat », amputant leur repos journalier pour arriver en avance sur leurs postes de travail afin de réaliser une remise de service dans de bonnes conditions. Considérant que les cheminots des EIC ne changeront pas leurs pratiques, la Direction estime que rien ne doit changer en la matière, allant même jusqu’à affirmer que les cheminots doivent prendre leur poste à l’heure et non en avance. Elle rejette ainsi la responsabilité sur les cheminots.
Elle fait, une nouvelle fois, la démonstration de son peu de considération pour les cheminots.
Pour La CGT, les choses sont claires ! Les remises de service doivent être reprises comme temps de travail à part entière. C’est une revendication CGT de longue date !
L’accord d’entreprise, n’exclut plus la prise en compte de la remise de service comme temps de travail. C’est à mettre au crédit de l’action de juin des cheminots ! Dans le même temps, la remise de service est toujours clairement formalisée qu’elle soit verbale et/ou écrite (DC07202). Il s’agit donc pour la Direction de reconnaitre la réalité et de cesser ce « travail dissimulé ».
Bien sûr, le sujet concerne également d’autres métiers (Escale, Fret..) et dépasse le périmètre du CE circulation. Ainsi La CGT interviendra au niveau du GPF car nous sommes déterminés à faire aboutir nos revendications.