Habilement présenté comme une modification indolore et insensible, le passage au forfait-jours va pourtant profondément modifier notre relation au travail, quand bien même la majorité des agents actuellement au titre III « ne compte pas ses heures ». En supprimant justement toute référence horaire, cette évolution est une révolution, puisque le salarié en question n’est plus payé sur une durée de travail. Il devient, en quelque sorte, un hybride, un mélange entre un artisan et un salarié.
L’UFCM-CGT ne conteste pas la particularité des missions confiées à l’encadrement, notamment les difficultés de prévision et donc les fluctuations de la charge de travail. Mais après plus de 15 ans d’expérience, nous constatons que les cadres au forfait-jours travaillent davantage que les autres, mais que majoritairement les heures « en plus » ne sont pas payées. C’est d’ailleurs au titre de l’égalité de traitement que de nombreux employeurs sont condamnés à payer… ces heures-là !