L’accident ferroviaire luxembourgeois démontre que la sécurité ferroviaire ne s’acquiert pas à coup de statistiques ni
d’annonces. Ce nouveau nez à nez rappelle à tous les décideurs que même ce risque ferroviaire, normalement inconcevable dans une gestion des circulations maitrisées n’est, aujourd’hui, toujours pas écarté. Contrairement aux messages des nombreux médias internes, la sécurité n’est pas maitrisée. Elle en est même à un niveau de plus en plus inquiétant.
Mais est-ce une surprise ? Pour la CGT, c’est non !
A force de réduire la sécurité à un coût de production, la direction renvoie le risque ferroviaire à une simple norme financière, transformant ainsi l’inacceptable en tolérance admissible. Ce message indécent et intolérable, pour les cheminots et envers les usagers, s’explique si l’on s’attarde un tant soit peu à une véritable analyse de l’historique d’avant et après la réforme. Le groupe public ferroviaire risque aujourd’hui l’implosion mais pour les cheminots le danger est physique. La loi du 4 août 2014 a été conçue comme une bombe à fragmentation. Pour éclater notre entreprise publique, Gouvernement et Direction orchestrent son asphyxie dans un groupe SNCF voué à la financiarisation. Par petites touches, ils organisent une production ferroviaire en alourdissant la dette pour payer des entreprises privées soucieuses uniquement de leurs marges. En détournant le fruit du travail des cheminots, la méthode de la maitrise de la production est transformée en management par objectifs dont les résultats catastrophiques sont aujourd’hui peu contestables.
Les techniciens sont renvoyés à un rôle de simple exécutant et les DET sont devenus des managers sans véritable pouvoir pour arrêter la course vers le mur. Dans ce contexte, le forfait jours à la SNCF ajoute au risque, aux antipodes de toute modernité sociale.
La Fédération CGT des cheminots ne peut laisser transformer l’activité d’un CE aux seules activités sociales. Sans économie, il n’y a ni social ni prise en compte de l’environnement !
Pour la CGT, ce triptyque n’a de sens que si les femmes et les hommes sont au centre des revendications des organisations syndicales.
Le 21 mars prochain, la mobilisation a tout son sens ! Le reste n’est que servitude !
Au cours de cette plénière, la CGT est une nouvelle fois intervenue pour dénoncer l’escalade des procédures disciplinaires en s’appuyant notamment des motifs retenus contre notre collègue de Toulouse. Si la direction s’acharne pour faire taire les récalcitrants et ne jamais remettre en cause sa politique qui dégrade fortement les conditions de travail, la CGT ne restera pas sans rien faire. Pour premier signe, la délégation a lu une motion de soutien contre son licenciement scandaleux.
Concernant la catastrophe ferroviaire au Luxembourg du 14 février 2017 :
c’est à quelques centaines de mètres d’un autre drame qui avait fait 6 morts et plusieurs blessés en octobre 2006, qu’un conducteur des CFL est décédé dans un nez à nez entre un train Fret et un train de voyageurs. Même si les causes semblent différentes, la direction n’a pas pris la mesure des défaillances mises en évidence par les deux accidents, notamment les problématiques de signalisation. Malgré les tentatives de mise à l’écart des CHSCT Equipement, la CGT a tout mis en oeuvre pour obtenir des procédures transverses et conformes à la protection de tous les agents. Pour autant, jusqu’aux résultats des enquêtes, les agents de M&T pourront exercer leur droit de retrait et construire un rapport de forces avec la CGT si nécessaire
La sous-traitance
Face à la politique de Monsieur JEANTET, la CGT a réaffirmé son opposition à « la montée en compétence des entreprises privées » y compris par des formations assurées par des cheminots qui interrogent d’un point de vue légal.
Cette privatisation galopante du service public a toutes les raisons de plonger le ferroviaire dans une spirale d’accidents et de baisse de l’offre ferroviaire. De nombreux décideurs participent à cette politique et notamment l’ARAFER avec son dernier avis irresponsable sur le budget emplois de SNCF RESEAU qui exige toujours plus des cheminots.
Pour la CGT, c’est bien la productivité qui désorganise les collectifs de travail et la production.
Et ce ne sont pas les 75 nouveaux emplois sur 27 000 à M&T en 2017 qui vont améliorer les conditions de travail ni compenser les repos du travail de nuit en constante augmentation.
Les fusions des INFRALOG Bretagne/Pays de Loire et celle de trois établissements en Ile de France ne sont que le prolongement de cette politique basée sur la réduction drastique de nos métiers à statut.
Alerte sur le climat social de l’ESTI PRG
Avec 11 démissions et 8 demandes UNAGECIF en instance d’instruction, tout porte à croire que les cheminots ont une volonté de quitter l’entreprise. C’est pourquoi, la CGT a alerté le président du CE sur le climat social délétère dissimulé par les indicateurs de cet établissement.
Sur les travaux prévus dans les CPER 2015/2020,
La CGT a exigé qu’ils se réalisent le plus rapidement possible, notamment sur les lignes risquant la fermeture si des travaux ne sont pas engagés. Mais pour empêcher les fermetures de lignes, il est nécessaire d’engager une véritable coordination des travaux sur les lignes dépendant de plusieurs CPER pour travaux. A l’image de la ligne Brive-Aurillac où des budgets sont actés dans les CPER Nouvelle Aquitaine, Occitanie et dans le plan rail Auvergne, seuls les travaux du plan rail Auvergne sont en cours de réalisation avec fermeture totale de la ligne pendant 4 mois.
La Direction répond avoir l’ambition de coordonner les travaux mais la réalité est toute autre.
Les analyses de la CGT sur l’avenir de nos lignes sont donc bel et bien fondées au regard des nombreux travaux actés dans les plans rails antérieurs mais qui ne sont toujours pas été réalisés.
Mutualisation des Activités Sociales et Culturelles
La CGT a renouvelé son partenariat avec les CER MOBILITES par un vote majoritaire.
Dogmatiquement opposées à la mutualisation entre CE, afin de poursuivre la division du corps social cheminot comme lors de leur soutien à la réforme du ferroviaire, l’UNSA s’est abstenue et la CFDT a voté contre !
Par ce vote, la CGT permet aux cheminots de M&T un accès sans restriction aux Activités Sociales et Culturelles de leur région.
Les dangers de la « performance industrielle »
La direction prétend viser une « performance industrielle » à travers ses projets construits à partir de la réforme du ferroviaire, la CGT affirme qu’elle crée toutes les conditions pour développer des incidents et accidents !
C’est pourquoi la CGT exige, pour répondre réellement aux besoins essentiels de maintenance de l’Infrastructure du quotidien :
✓ L’arrêt des projets de restructuration et le retour à des établissements à taille humaine ;
✓ Un retour d’expérience sur les restructurations précédentes, aussi bien sur la production, que sur la sécurité et sur les conditions de travail des agents ;
✓ L’embauche d’agents au statut immédiate pour assurer la charge de travail sans avoir à recourir à la mobilité permanente ou à la sous-traitance.