Compte-rendu du CSE SNCF SA du 18 novembre 2020

Le CSE de la SA SNCF du 18 novembre s’est entièrement déroulé sur teams, ce qui ne participe pas à améliorer le dialogue social. Le distanciel semble favoriser le manque de respect de la Présidente du CSE pour l’instance et donc pour l’ensemble des cheminots du périmètre de la SA SNCF.
En plénière, ce 18 novembre, deux sujets majeurs ont été donc abordés dans des conditions d’échanges plus ou moins tendues.

Dématérialisation des Facilités de Circulation
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L’EXTINCTION de nos Agences Familles

Prétextant une sollicitation de la Cour des comptes, et la lutte anti-fraude dont elle accuse les cheminots, la Direction présente un soi-disant projet de modernisation d’accès aux FC.

Face à des revendications légitimes, et en interprétant à leur manière l’Accord sur l’amélioration du dialogue social, la direction de l’entreprise et leur partenaire privilégié ont tenté de bâillonner la CGT.

La CGT a refusé d’être associée à cette mascarade et d’être l’accompagnatrice d’un projet essentiellement motivé par la suppression des Agences Famille. En conséquence la CGT n’a eu d’autre choix de quitter la séance.

En effet, la dématérialisation des Facilités de Circulation doit impérativement être soumise au strict libre choix des bénéficiaires concernés.

Sur le modèle de ce qui a été fait pour les Bulletins de Paie des cheminots, la CGT demande donc que les ouvrants droits puissent faire le choix de conserver leur FC papier ou non.

Evidemment, maintenir les droits et l’accès aux droits, c’est, de fait, maintenir l’emploi en Agence famille.

Aussi, la Charge de travail en Agence Famille évoluerait donc progressivement. Cela permettrait de redonner des conditions de travail plus saines aux cheminots des agences familles.

En effet, en 2014, suite au transfert des Prestations Familiales vers la CNAF, la Direction décidait unilatéralement de supprimer 100 postes.

Depuis, l’effectif insuffisant oblige les cheminots des Agences Famille à systématiquement travailler dans l’urgence et le stress, du fait des retards chroniques.

D’ailleurs, en 2015, la Direction de l’époque, avouait en DCI CGT, qu’elle avait sous-évalué la charge de travail restante.

La CGT a rappelé que cette évolution technologique doit donc permettre d’améliorer ces conditions de travail que LA DIRECTION a dégradé.

Dans ce cadre, la CGT affirme donc qu’une comptabilisation des retards sur l’exercice 2019 (en dehors de la période de crise sanitaire), qu’un pesage de charge en temps de travail par acte, et la prise en compte de l’effectif réel démontreraient que l’évolution progressive du format des FC ne peut pas engendrer de suppression de poste mais au contraire permettre de revenir à une situation normale.

Réorganisation e-SNCF

Si le projet présenté améliore certains points comme la lisibilité de l’organisation, il comporte aussi plusieurs dangers :

  • L’augmentation du nombre de Direction au sein d’e.SNCF Solutions, et avec elle un risque important d’effet silo. La direction nous assure avoir identifié le risque. Nous avons effectivement l’expérience d’organisation « silotée ». Nos dirigeants passés avaient également identifié ce risque. Et pourtant… La CGT reste donc particulièrement vigilante sur le sujet, puisqu’identifier un risque, ce n’est pas le traiter !
  • Le passage en mode « offre » d’une grande partie de la Cyber sécurité avec une facturation entre entité peut clairement poser des questions d’efficacité. Pour La CGT, la sécurité ne peut pas être une option. Elle doit être obligatoire et donc relever de ce budget. Basculer ces activités en mode offre avec une facturation à l’acte et menace certaines activités primordiales, comme la veille technique ou encore l’activité de CERT.

La CGT a également interpelé la Direction sur le point central de la sous-traitance, ses missions, sa place dans l’organisation et son mode de pilotage.

La CGT affirme que les potentiels problèmes de compétences ne se résolvent pas en travaillant uniquement sur les process.

La CGT dénonce un taux de sous-traitance global qui atteint des sommets, avec le seuil des 75% largement dépassé : L’essentiel des activités techniques est sous-traité sous forme de Centres de Services, ce qui entraine une rotation des effectifs techniques incompatibles avec une bonne organisation, mais surtout une bonne performance technique.

La CGT exige une ré-internalisation massive des activités dont a besoin e.SNCF tant pour son efficacité technique que du point de vue des coûts.

Vouloir réorganiser e.SNCF sans traiter la baisse de qualité générée par un recours généralisé à la sous-traitance ne peut pas être efficace.

En ce sens, la CGT revendique une organisation du travail avec un taux de sous-traitance en dessous des 33%. La CGT a donc voté contre ce dossier.

Dans ce contexte, les élections du CA du groupe SNCF, qui se tiendront du 4 au 10 décembre 2020, prennent tout leur sens. Ce scrutin permettra aux cheminots de s’exprimer face à l’accumulation des mauvais choix de la Direction de l’entreprise et d’accorder leur confiance aux candidats de la CGT pour la défense de leurs intérêts au travers des revendications et des projets que porte la CGT.

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