Contingents de niveaux : sous la pression des cheminots, la direction revoit sa copie

Les mobilisations des cheminots ont permis d’arracher des niveaux supplémentaires lors de la table ronde nationale du 28 janvier.
S’ils restent insuffisants, ils témoignent de la nécessité de hausser le ton pour imposer des augmentations salariales et un cadre social de haut niveau pour tous les cheminots !


Aux termes de la table ronde, après 3 tours de « propositions » et une suspension de séance, la direction cède 667 niveaux supplémentaires

APRES LE CHÔMAGE, LE TOUR DE VIS SUR LES PROMOTIONS

Comme elle l’a fait pour introduire le chômage partiel dans le GPU SNCF, avec la complicité d’organisations syndicales complaisantes, la direction s’est appuyée sur la crise sanitaire pour tenter de réaliser un nouveau tour de vis sur les promotions.

Elle considère que la baisse d’activité et les dispositions liées au chômage partiel doit conduire les cheminots à accepter un recul dans l’exercice de promotion.

Elle utilise cyniquement le contexte pour réduire la masse salariale de l’entreprise.

La direction comptait ainsi diminuer drastiquement les contingents de niveaux 2021/2022 (-11,7 %), singulièrement sur les qualifications TA, B, C, D, E.

DE LA DESTRUCTION D’EMPLOIS À LA CHUTE DES PROMOTIONS

Mécaniquement, la direction réduit le nombre de promotions en fonction des effectifs de cheminots au statut.

En l’espace de seulement 1 an, 3 445 emplois de cheminots au statut ont été supprimés.

Au 31 décembre 2020, il ne restait plus que 119 332 cheminots au cadre permanent dans le GPU SNCF.

Les saignées dans les effectifs sont dévastatrices. Elles dégradent chaque jour le service public, les conditions de travail, le financement de la protection sociale et les déroulements de carrière.

La fin du recrutement au statut, inscrite dans la réforme scélérate de 2018, accélère cette trajectoire et aura, dès 2022, des conséquences plus destructrices encore sur les promotions si les cheminots n’imposent pas une autre voie.

Les cheminots, plus particulièrement ceux dont la rémunération est la plus faible, subissent déjà les premiers effets.

C’est donc la double voire la triple peine si l’on y ajoute le gel des salaires durant 6 années consécutives.

Alors que la 2e organisation syndicale dans le GPU déclare en réunion que l’abandon des garanties statutaires en échange d’augmentation salariale devient une alternative de plus en plus « entendable » par les cheminots, la CGT dénonce cette braderie qu’orchestre la direction et revendique de réelles mesures salariales.

DES MOBILISATIONS QUI EN APPELLENT D’AUTRES

Dans toutes les régions, dans tous les métiers, la CGT aux côtés des cheminots organise les luttes et multiplie les initiatives (pétitions, rassemblements, grève…) pour défendre l’emploi, améliorer les conditions de travail et exiger des augmentations salariales.

Même si le volume de contingents de niveaux 2021/2022 issu de la table ronde reste largement insuffisant, ces mobilisations ont contraint la direction à revoir sa copie initiale.

UNE RÉPARTITION PROFONDÉMENT INÉGALE

Au regard du nombre de niveaux et des effectifs par qualification, il est clair que la direction a fait le choix d’une répartition profondément inégale.

Ce sont les cheminots dans les collèges exécution et maîtrise qui font les frais de ce choix.

La direction marque ainsi son intention de diviser les cheminots pour faciliter la mise en place d’une politique « managériale » destructrice.

« POUR 10 BRIQUES TU N’AS PLUS RIEN »

La totalité des contingents de niveaux (5775) représente moins de 10 millions d’euros alors que la direction n’hésite pas à investir 462 millions d’euros dans le low-cost en Espagne ou 300 millions d’euros dans OuiBus qu’elle cède pour un euro symbolique.

Les mobilisations doivent s’amplifier et se multiplier pour tordre cette politique d’entreprise et imposer nos revendications salariales.

UNE NOUVELLE GRILLE COMMUNE ET L’EXIGENCE D’UN CADRE SOCIAL DE HAUT NIVEAU

La direction du GPU s’emploie à utiliser l’absence ou les différences de règles et de droits pour développer le dumping social, d’autant plus avec la fin du recrutement au statut.

La Fédération CGT des cheminots exige un cadre social de haut niveau et propose une grille CGT de rémunération, commune pour tous les cheminots statutaires et contractuels, garantissant les déroulements de carrière.

HAUSSONS LE TON,
POUR BOUGER LES LIGNES !

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